KHEOPS JUNG ± Draw a monster. Good. Why is it a monster ?

en pleine fuite, ton chemin croise celui d'un(e) survivant(e) blessé(e) incapable de se sauver par ses propres moyens. que fais-tu ?
Il y a deux ans, avant que tout cela n'arrive, je ne me serais pas arrêté, je lui aurais peut-être même marché dessus après l'avoir pillé allègrement. Aujourd'hui...c'est plus compliqué, j'aurais des remords. Je sais ce qu'on ressent en se faisant laisser pour mort, je connais la détresse, je connais la douleur...J'analyserais la situation le plus rapidement possible. Si c'est une blessure physique et que je considère qu'il est possible de lui rendre sa mobilité, alors je risquerais peut-être ma peau. Peut-être. Mais si cela s'avère être de l'ordre de la maladie, de l'infectieux, alors il peut bien rester là où il est, je suis déjà loin. Avec en plus sa veste, parce qu'on est jamais trop prudent et que si elle ne lui servira bientôt plus, le clan ne dirait certainement pas non.

une personne qui vous est précieuse est infectée lors de la troisième vague. comment prends-tu la nouvelle et que fais-tu ?
La moitié des rescapés avec lesquels j'étais enfermé pendant la quarantaine se sont retrouvés infectés. Parmi eux il y avait mon fiancé. Encore maintenant lorsque le sommeil me rattrape je revois son regard lorsqu'on l'a obligé à quitter la cave, lorsque les portes se sont refermées sur lui et les autres infectés. Il est mort. Ils sont morts. Nous n'avions pas le choix, on ignorait comment l'infection avait pu se propager dans la cave. Il fallait éradiquer toute source de malheur...peu importe qui étaient les malades, peu importe combien on pouvait tenir à eux. La survie avait été plus importante. Elle l'est toujours.

voilà maintenant une semaine que tu es planqué au même endroit. tes rations sont épuisés : il te faut absolument sortir de ta cachette sécuritaire. à quoi ressemble ton plan de match ?
Pendant mes neufs mois de marche, je ne suis jamais resté plus de trois jours au même endroit. Jamais. Si tu veux rester en vie, tu marches, tu te déplaces, tu parcours le plus de distance possible. Si tu t'arrêtes, si tu t'établis, t'es mort. Mais si par malheur je m'étais retrouvé dans l'obligation de m'arrêter plusieurs jours...j'aurais assurément passé mon temps à établir un plan de manœuvre. J'aurais fait durer mes rations, j'aurais ménager mon énergie pour pouvoir agir en pleine possession de mes moyens. J'aurais tout d'abord attendu la nuit tombé, j'aurais allumé un feu à mon emplacement d'origine pour attirer les rôdeurs et idiots éventuels. Et alors qu'ils se seraient amassés autour de ma cachette de fortune, moi,  je serais déjà loin. Je serais resté en déplacement jusqu'à ce que le soleil pointe le bout de son nez puis alors j'aurais observé les alentours, cherchant une maison, une voiture, un magasins, n'importe quoi qui puisse contenir de la nourriture en conserve ou du moins n'étant pas soumise aux risques d'infections et diverses bactéries.

es-tu plus du genre à ne faire confiance à personne ou à t'entourer d'autres individus ?
Je sais pas. Les gens, ces derniers temps, c'est rassurant. Et d'une autre part, j'ai failli me faire planter plus d'une fois en moins d'un an par des gens que je ne pensais même pas capables d'un tel acte. Les sourires sont de façade et les couteaux sortis en moins de temps qu'il n'en faut pour dire ouf. Faut se méfier, de tout le monde, de soit même, on est même plus capable de faire confiance en ses amis, pour peu qu'ils soient encore vivants, pour peu qu'ils aient pas perdu la raison. Je ne fais confiance qu'à peu de gens, vraiment peu. Les autres peuvent bien dormir sur une oreille.

à l'école, quelles étaient tes deux meilleures matières et tes deux pires ?
L'école...ça parait si loin, presque une autre vie, une autre personne, un autre monde. Les études ont longtemps fait partie intégrale de ma vie, mon échappatoire à la vie chez mon père, de ces soirées où je ne savais plus trop où chercher pour trouver quelque chose à manger. Ca parait horrible dit comme ça, mais on s'habitue à tout et sur le coup...ça allait, j'allais bien. A l'école, j'étais plus bon que mauvais, plus dans la moyenne que dans les extrêmes. Mais j'étais particulièrement bon en philosophie et en sport, ouai, les deux ne vont pas ensemble...le sportif n'est généralement pas très malin et l'intellectuel n'est pas sensé savoir courir quinze mètre sans avoir les jambes qui tremblent. En revanche, la physique et la littératures furent toujours un poids dans ma scolarité. Essayer de faire parler des auteurs morts depuis des années et étudier les mouvements et compositions de cellules, très peu pour moi.

avant le début des vagues, quels étaient tes passe-temps? et à quoi ressemblent-t-ils maintenant?
Je lisais. Je jouais aux jeux vidéos. Je sortais. Je buvais. Je passais du temps avec les amis que je me faisais ici et là. Je faisais du sport. Je jouais du piano de temps en temps. J'avais la vie d'un mec de vingt-cinq ans excepté que mon métier se résumait à poser, poser, poser et encore poser. Aujourd'hui, les vêtements de marques ont disparus, le piano n'a laissé que son souvenir sous mes doigts blessés. Je n'ai plus d'amis et la simple odeur du vin me donne des hauts-les-cœurs après l'expérience de la cave. Maintenant je sers le clan, j'explore les lieux encombrés, je construis, je déblaie, je garde, je fais ce qui peut aider. Parfois quand je trouve de quoi, je dessine. Je fais toujours du sport, je m'y sens obligé, pour ne pas être faible, pour mériter ma place, pour aider à...je ne sais pas...à vivre un peu mieux ? Pour survivre à cette impasse.  

jusqu'à présent, comment expliquerais-tu la ou les raisons pour lesquelles tu es encore en vie ?
A ce stade je suis certain que la faucheuse elle-même se fout de ma gueule. Et je pense pas être son meilleur sketch. J'ai été foutu en quarantaine puis oublié dans une cave à vin, j'ai survécu. J'ai été infecté, j'ai survécu. Je me suis retrouvé tout seul dans une suite de pays inconnus avec pour seul objectif de retrouver un pays où je connaisse la langue, j'ai survécu. Je me suis fait attaqué par des tarés plus d'une fois, j'ai survécu (mais pas mon teint auparavant si parfait). J'ai passé neuf mois dans la nature à me nourrir de ce que je trouvais, à panser mes plaies grâce aux souvenirs de cours de secourisme, j'ai survécu. Sérieusement. Je ne sais pas. Je crois que mon envie de vivre est un peu trop forte. Je veux pas mourir. Alors je m'oblige à noter tout ce que j'observe, tout ce qui m'arrive, les conséquences, tel plante, tel situation, tel symptôme. Tout. Absolument tout. Parce que le comble ce serait quand même que je meurs de la grippe. Mais on est pas à l'abri d'une bonne blague, pas vrai ?

baba yaga
le fameux petit texte de présentation ici. → ah ouai, ce fameux petit texte où en temps que joueur tu te retrouves devant ton pc à te poser quinze mille questions. T'sais tu veux paraître gentil et totalement openminded mais tu sais pas trop par où commencer et quoi mettre. Qu'est-ce qui intéresse vraiment les gens ? Est-ce qu'ils vont ne serait-ce que lire cette partie ? Est-ce que c'est là qu'il faut mettre le code secret du règlement ? Mais en même temps tu te souviens pas en avoir trouvé. Donc tu repars lire le règlement. De ce fait t'oublies que tu dois encore trouver comment te présenter. Et finalement tu choisis l'option la moins prise de tête: pseudo (prénom si t'es un fifou), âge, d'où tu viens, rapidement ce que tu fais et si tu seras assez dispo pour qu'on te compte parmi les membres actifs ou pas. Du coup voilà: Baba Yaga (mais comme je suis une folle dingue, vous pouvez m'appeler Julie. Oui je sais. Baba Yaga, ça sonne tout de suite mieux). J'ai vingt ans et je suis étudiante donc ma présence dépendra forcément de la charge de travail amassé par mon petit derrière de glandeuse.